Le Carcahoux ? C'est Quoi ? C'est Qui ?
Le Carcahoux intervient à Blangy et dans la région depuis 1977.
Il s’est progressivement imposé comme un groupe aux multiples facettes, intervenant sur tous les champs de la création et de l’animation et, souvent, là où on ne l’attend pas.
Une longue histoire ancrée aux réalités du terrain….
o Le Carcahoux est né du rugby!
Dans les années soixante-dix, pour faire vivre leur club, les joueurs de la SEP Blangy Bouttencourt organisaient, comme toutes les associations de la région, des manifestations lucratives régulières comme des poules à dominos ou des concours de tarot. Jusqu'au jour où ils décidèrent de « faire autre chose » et d'organiser des soirées spectacles. Pour gagner de l'argent, bien sûr, mais aussi pour contribuer à l'enrichissement de la vie culturelle régionale qui, après avoir connu un fort développement pendant l'après-guerre, se trouvait dans une période de grande léthargie.
Dès 1976, les joueurs du rugby blangeois entamèrent une série de manifestations culturelles faisant appel à des artistes extérieurs, mais aussi, progressivement aux qualités de créativité et d'expression de membres du club.
Le Carcahoux naquit de ce fourmillement et le 7 Février 1977 une association démarquée du rugby fut créée avec comme buts statutaires l'animation socio-éducative et culturelle de la région. Afin de marquer son attachement au patrimoine local, le groupe choisit de se nommer Carcahoux, du nom de cette hutte conique couverte de fougères ou de paille que construisaient les bûcherons de la forêt d'Eu quand ils s'installaient pour une longue coupe.
o Opération « 10 villages, 10 animations »
Encouragée par la Direction Départementale de la Jeunesse et Sport de Seine Maritime, la première équipe du Carcahoux décida de contribuer au développement culturel du canton de Blangy et lança, de fin 1978 à Juin 1979, l'opération « 10 villages, 10 animations » qui lui permit de faire ses premières armes sérieuses dans l'animation culturelle et d'aller à la rencontre d'un très large public rural.
Au cours de cette période, les membres du Carcahoux investirent pendant 10 semaines, 10 villages du canton de Blangy (Rieux, Monchaux, Villers, Saint Léger, Dancourt, Foucarmont, Rétonval, Nesle, Guerville et Hodeng).
Le programme de chaque semaine était très éclectique et élaboré en partenariat avec les municipalités d'accueil et les associations locales : exposition d'outils et d'objets, animations enfants, rencontres/témoignages des anciens du village, soirée consacrée à la verrerie, conférences, soirées spectacles (contes, musique, chansons, théâtre, etc.).
o Nombreux sous-groupes
De cette opération se dégagea le premier profil durable du Carcahoux articulé autour de nombreux sous-groupes animés par des bénévoles issus des 4 coins du canton : théâtre pour adultes, théâtre pour enfants, animation de rues, recherche des arts et traditions populaires, centre de loisir cantonal itinérant pour enfants et adolescents, ciné-club puis vidéo-club cantonal itinérant, ateliers d'expression (expression corporelle, musique et danse traditionnelles, dessin, peinture, etc...).
Ce mode d'organisation permit d'investir un champ très large de l'approche socio-éducative et culturelle de la région ; si large que le Carcahoux fit le constat qu'il ne pourrait pas tout faire avec la qualité suffisante.
o Recentrage sur la création de spectacles vivants
Les années 1984 et 1985 marquèrent donc un virage dans la vie de l'association. Estimant que certains secteurs relevaient de la responsabilité des collectivités locales (notamment l'organisation des loisirs pour les enfants et les jeunes, ou l'inventaire du patrimoine et la mise en place des musées locaux), le Carcahoux décida de les mettre en sommeil et recentra ses activités sur la création théâtrale.
Il entama un important travail de recherche, d'initiation et de formation. Agréé par l'Education Nationale, il anima de nombreuses activités d'expression dans plusieurs écoles de la région et notamment au Groupe Elémentaire de Blangy et à l'IME de Rieux. Il créa les Rencontres Théâtrales qui, depuis 1987, rassemblent chaque année plus de 350 enfants sur scène et des centaines de spectateurs. De nombreux ateliers théâtre, hors temps scolaire, furent également mis sur pied pour les jeunes de plus de 11 ans.
Trente-six ans d'activités, de créations, d'animations, de solidarité …
o Des créations
- Théâtre chansons
En 36 ans, 28 spectacles théâtre et chansons ont été créés.
Sans que le Carcahoux s'en soit fait une spécialité, les deux tiers de ces spectacles ont été créés en direction des enfants et des jeunes. Ils étaient souvent (et sont toujours) qualifiés de « spectacles pour enfants, visibles sans ennui par les adolescents et les adultes ».
En moyenne, chacun des spectacles a été joué entre 10 et 25 fois. Avec des exceptions comme « La charrette », spectacle créé en 1989 pour le bicentenaire de la révolution et joué seulement 4 fois (strictement pour la circonstance) ou, à l'opposé, « Trafic d'enfance » créé par 10 jeunes du groupe avec 10 jeunes béninois sur le trafic des enfants, qui a été joué 36 fois, tant en Afrique (Bénin, Burkina) qu'en Europe (France, Belgique). Tous ces spectacles ont été des créations collectives. Une quarantaine de « créations jeunes » (par des ateliers d'enfants et de jeunes de 10 à 18 ans, hors temps scolaire) ont vu le jour; toujours sous forme de créations collectives. Sans compter les pièces écrites et jouées par les enfants et les enseignants des écoles sous la coordination du Carcahoux.
- Animation de rues
Créé dès 1979 autour des 2 techniques échasses et percussions, ce groupe a produit 7 spectacles différents, a vu passer en son sein près de 130 personnes et a donné 230 représentations, tant pour des fêtes de très petits villages que pour de gros carnavals de renommée régionale ou nationale.
- Théâtre de plein air - Son et lumière
Quand, dans les années 90, le Carcahoux, qui commençait à avoir une forte expérience de l'animation de rues et du théâtre de plein air, a découvert le manoir de Fontaine à Blangy, sa cour et son environnement, l'envie d'investir ce lieu pour y créer de grands spectacles de plein air est née.
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En 18 ans, 7 spectacles originaux et différents ont été créés. Si les 3 premiers (« Tourbillon » en 1994, « Berceau de pierre » en 1998 et « Héritage » en 2000) s'inspiraient des techniques traditionnelles du son et lumière, les 4 suivants (« L’arbre de verre » en 2002, « Quand la vallée descend dans la rue » en 2005, « Celles d’ici » en 2008 et « Flonflons et lampions » en 2011) sont plus à ranger dans la catégorie des spectacles de plein air, de plein jour et de
proximité ; les spectacles étant donnés à tout moment de la journée et les comédiens jouant au milieu des spectateurs.
o Des formations, des ateliers, des stages
Très tôt, il est apparu aux responsables du Carcahoux que la pérennité du groupe et la qualité de ses productions passaient impérativement par la formation ; d'où la mise en place de nombreux ateliers d'expression animés, selon les besoins et la spécificité des techniques, par des membres du Carcahoux ou des intervenants extérieurs. Ces ateliers et stages ont concerné un large éventail de techniques propres au spectacle vivant : théâtre, danse, chanson, percussions, échasses, jonglage, etc.
o Des actions ancrées dans la réalité locale
- La vie municipale et associative
Soucieux d'être un élément vivant de la vie citoyenne blangeoise, le Carcahoux a toujours participé aux commissions municipales relatives à l'éducation et la culture, et il s'est souvent joint à d'autres associations pour réfléchir à des thèmes de société d'intérêt commun ou pour créer des événements ponctuels importants (jeux théâtraux dans les rues de la ville, forum des associations blangeoises, création de l'union des associations, etc.).
- Le Manoir de Fontaine
Dès son ouverture en 1993, le Carcahoux s'est investi au centre culturel du Manoir de Fontaine en y créant « À la croisée du temps », un écomusée sur le monde agricole, et en réalisant régulièrement, dans la cour, des spectacles de plein air.
- Des recherches historiques et des publications
Pour créer la plupart de ses spectacles, le Carcahoux n’a cessé de se nourrir de l’histoire de la région et de ses habitants… Il a réalisé de nombreux entretiens avec des personnes âgées, s’est associé à des historiens locaux et a publié quelques fascicules dont un, « Envers d’enfance », sur les gamins verriers de la vallée de la Bresle..
o Solidarité et ouverture sur le monde
Le Carcahoux s’est toujours montré solidaire de grandes causes humanistes..… ici en organisant des soirées théâtrales régulières au profit des associations caritatives locales et là-bas, en travaillant avec des compagnies théâtrales africaines. Particulièrement, les jeunes du Carcahoux (N’tara) créent et tournent régulièrement des pièces sur le thème du droit des enfants avec des jeunes béninois et nigériens.
o Un groupe « multiple et vertical » qui place l'humain au centre de ses activités
En 36 ans, les activités du Carcahoux ont accueilli plusieurs centaines de personnes.
Actuellement, le groupe compte 85 membres actifs de tous âges, issus de tous milieux sociaux et culturels.
Au-delà des techniques d'expression et de création que sont le théâtre, la chanson, les percussions ou les échasses, ce groupe permet à chacun de ses membres de trouver en son sein un espace d'épanouissement personnel et d'expression citoyenne.
L'originalité du Carcahoux, c'est que l'humain est toujours la pièce centrale de ses activités. Et même si la recherche de la qualité artistique est une priorité, jamais l'individu et son bien être au sein du groupe ne sont sacrifiés pour le besoin d'une création.